Le monde de l’agriculture court à sa perte !!!..

 

Par La rédaction de l'AIMSIB

09/11/2025

Face à un tel déferlement des pratiques sanitaires malfaisantes qui ne cessent de s’accumuler dans le secteur alimentaire depuis au moins l’après-guerre, il était temps de réclamer avec vigueur la fin de ces dévoiements, mêlant indifféremment fraudes, laissez-aller, malversations, tricheries en tous genres et surtout connivence règlementaire. Dans cet article publié cette semaine, le Pr Gilles-Eric Séralini mène la fronde et emporte avec lui une cinquantaine de scientifiques du monde entier. En voici la VF. Le monde alimentaire marche sur la tête mais aussi vers sa perte en nous entraînant tous avec lui. Quand les populations daigneront-elles se réveiller ? Bonne lecture.

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https://doi.org/10.1186/s12302-025-01217-3

Citer cet article
Séralini, G.E., Jungers, G., Andersen, A. et al. Avertissement des scientifiques : un changement de paradigme est indispensable pour une révolution en toxicologie et dans l’approvisionnement alimentaire mondial. Environ Sci Eur 37 , 182 (2025). https://doi.org/10.1186/s12302-025-01217-3

Nous proposons un nouveau paradigme , car la toxicologie actuelle manque de perspective adéquate. Des années 1950 aux années 1970, au moins un tiers des tests toxicologiques réalisés aux États-Unis, y compris pour les produits chimiques et les médicaments, ont induit les scientifiques en erreur, et ce problème persiste aujourd’hui à l’échelle mondiale. De plus, des déchets pétroliers et des métaux lourds ont été découverts dans les formulations de pesticides et de plastifiants. Ces contaminations affectent désormais toutes les formes de vie. L’exposition généralisée à des mélanges chimiques engendre des risques sanitaires et environnementaux. Nous avons constaté que les pesticides n’ont jamais fait l’objet de tests à long terme sur les mammifères, dans leurs formulations commerciales complètes, par les autorités règlementaires ou l’industrie des pesticides ; seuls leurs ingrédients actifs déclarés ont été évalués, contrairement aux recommandations du droit environnemental. La composition de ces formulations n’est pas entièrement divulguée. Or ces formulations sont généralement au moins 1 000 fois plus toxiques, à faibles doses pertinentes pour l’environnement, que les ingrédients actifs seuls, dans des conditions d’exposition prolongée. Un manque similaire d’évaluation toxicologique exhaustive s’applique aux plastifiants. Leurs autorisations règlementaires pourraient avoir été obtenues sur la base de données incomplètes, trompeuses et potentiellement erronées. Cela a des implications profondes non seulement pour les connaissances scientifiques, mais aussi pour la santé publique et environnementale. Nous proposons, de manière pragmatique, un changement de paradigme règlementaire : 1/ réduire la DJA des substances polluantes d’un facteur d’au moins 100 pour les produits déjà autorisés ; 2/ pour les nouveaux composés, imposer l’obligation de tester in vivo l’intégralité des formulations de pesticides de façon chronique à des niveaux pertinents pour l’environnement. Ceci est nécessaire car les pesticides sont synthétisés à partir de pétrole, qui peut contenir des métaux lourds. De plus, les pesticides formulés peuvent contenir des plastifiants. La substance active déclarée, en tant que composé isolé de ce mélange choisi par l’entreprise, ne devra pas avoir à être testée seule. Une compensation pourrait être mise en place pour la réduction de l’utilisation des pesticides, ce qui permettra de préserver la santé et de limiter la dégradation de l’environnement ; 3/ les données toxicologiques brutes complètes pour chaque animal devraient être publiées sur Internet, y compris les protocoles précis utilisés pour leur obtention, et accessibles à la communauté scientifique, y compris aux étudiants. Il n’y a aucune raison de garder ces données secrètes. La mise en œuvre de ces changements favoriserait également le développement d’alternatives agroécologiques.

Arrière-plan

La Révolution verte, entreprise dans les années 1960, visait à nourrir la planète et à réduire la faim. Malheureusement, elle a échoué sur les deux fronts. En Inde, elle a notamment entraîné une augmentation des maladies humaines et animales, ainsi qu’une toxicité accrue des sols [ 1 ]. Une analyse de ses effets a mis en évidence la diminution de la production et de la disponibilité d’aliments traditionnels nutritifs, ainsi que les conséquences néfastes sur la santé liées à une exposition accrue aux pesticides toxiques [ 2 ]. [ 3 ] considère que la pauvreté et l’insécurité alimentaire ont persisté, voire se sont développées, en partie parce que les cultures traditionnelles, sources importantes de micronutriments essentiels (comme le fer, la vitamine A et le zinc), ont été supplantées par des cultures vivrières à plus forte valeur ajoutée. [ 4 ] documentent le déclin alarmant de la qualité nutritionnelle des aliments au cours des 60 années qui ont suivi la Révolution verte et, plus largement, l’essor mondial de l’agriculture chimique. Les auteurs qualifient ce déclin de « plus grand défi pour la santé des générations futures » et l’associent à l’affaiblissement de la sécurité alimentaire et des économies locales.

Aujourd’hui, la production de viande et de légumes contaminés par des pesticides, des résidus de pétrole non déclarés trouvés à des concentrations de plusieurs dizaines ou centaines de microgrammes par kg [ 5 ] et des médicaments médicaux/vétérinaires ne favorise pas une santé optimale.

Dans le même temps, la dégradation de l’environnement s’est accélérée, entraînant une augmentation des maladies liées à la pollution, non seulement par l’air mais aussi par l’eau, la mer, le sol et les aliments [ 6 , 7 ].

Nous proposons un nouveau paradigme car, à l’heure actuelle, nous manquons de perspectives adéquates en toxicologie et en économie pour orienter efficacement les décideurs politiques et les décisions économiques. Or, aujourd’hui, les bénéfices socio-écologiques en cascade de la biodiversité en agriculture sont confirmés [ 8 ]. Malheureusement, les modèles économiques continuent d’être calculés selon des principes obsolètes des XVIIIe et XIXe siècles [ 9 ], sans tenir compte des externalités, telles que les coûts environnementaux et de santé publique.

De plus, le secret industriel empêche l’accès aux données toxicologiques brutes, ce qui signifie qu’il n’existe aucun contrôle scientifique indépendant sur les évaluations des risques (ER) menées par l’industrie, et crée ainsi une vision déformée de la sécurité des produits [ 10 ]. Le cadre règlementaire repose sur l’hypothèse erronée que les ER réalisées en laboratoire sont suffisantes. Or ces évaluations ne sont pas représentatives des situations réelles, et leur acceptation comme faisant autorité est profondément contestable [ 11 ]. Autrement dit, les ER, auxquelles les instances politiques, juridiques et médiatiques confèrent une autorité, sont loin d’être scientifiques. Cela est particulièrement vrai pour l’exposition à des mélanges auxquels nous sommes tous exposés.

Ceux qui ont une expérience des agences de règlementation admettent souvent qu’il existe un système d’influence plus large, dans lequel les agences, sous la pression des intérêts de l’industrie, continuent d’approuver ces RA sans remettre en question leur validité ou leur exactitude scientifique [ 12 ].

Les évaluations règlementaires doivent également aller au-delà des environnements de laboratoire contrôlés et inclure des données de terrain issues des essais réalisés avant l’homologation d’un pesticide et pour le renouvellement des autorisations, qui peuvent tenir compte de la complexité des interactions réelles entre les produits chimiques, l’environnement et la santé humaine.

L’établissement des agences internationales de santé et d’alimentation après la Seconde Guerre mondiale remonte à loin. Ces agences avaient initialement pour mission de promouvoir la sécurité des consommateurs et d’harmoniser les règlementations commerciales. Cependant, les grandes multinationales et les industries ont joué un rôle majeur dans l’élaboration de nombreuses règlementations au sein de l’OCDE, entre autres organisations [ 13 ], notamment en établissant les règles relatives aux essais toxicologiques, en particulier lorsque les pays ne disposaient pas des ressources financières nécessaires pour règlementer les pesticides utilisés en agriculture intensive. Nombre de ces substances chimiques provenaient d’explosifs et de produits toxiques utilisés pendant la guerre et réutilisés à des fins agricoles [ 14, 15 ].

Un exemple historique frappant des effets néfastes de l’influence industrielle sur les tests de sécurité est celui des Industrial Bio-Test Laboratories (IBT), qui ont mené des recherches pour Monsanto et d’autres grandes entreprises des années 1950 aux années 1970. IBT était un laboratoire américain d’essais de sécurité des produits industriels [ 16 ] et l’un des plus importants du genre. Il était responsable de plus d’un tiers de tous les tests toxicologiques effectués aux États-Unis, notamment pour les produits pharmaceutiques et chimiques industriels.

Cependant, en 1981, IBT a été mise en cause pour fraude et malversations scientifiques généralisées, ce qui a conduit à la mise en examen de son président et de plusieurs hauts dirigeants [ 17 ]. Ces pratiques frauduleuses incluaient la substitution d’animaux de laboratoire, l’omission de les exposer à des substances toxiques réelles, et même la falsification de résultats biochimiques.

Suite à ces révélations, les autorités règlementaires internationales ont instauré les Bonnes Pratiques de Laboratoire (BPL), qui systématisent les processus et les conditions de réalisation des essais industriels afin de lutter contre la fraude, ainsi que les protocoles de l’OCDE, qui définissent les spécifications relatives aux essais de produits chimiques. Cependant, ces mesures n’ont pas permis de garantir un système transparent, vérifiable et fiable. Par exemple, la transparence scientifique des données brutes fait défaut, et de nombreux produits chimiques continuent d’être commercialisés dans le monde entier sans réévaluation ni vérification approfondie prenant en compte les nouvelles données scientifiques. De plus, les fraudes et les manipulations scientifiques persistent encore aujourd’hui, comme en témoignent les procédures judiciaires relatives au glyphosate décrites ci-dessous.

De nombreux cas ont démontré comment des pratiques industrielles abusives ont été ignorées pendant des décennies, malgré des preuves scientifiques de leur nocivité. Un exemple en est la manipulation délibérée des évaluations environnementales relatives aux substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS), communément appelées « polluants éternels », reconnues comme polluants depuis les années 1950 [ 18, 19, 20 ]. Du DDT au bisphénol A, la fraude toxicologique reste courante [ 21, 22, 23 ]. Nombre de ces substances, notamment les dérivés du pétrole, les métaux lourds, les pesticides et les plastifiants, figurent parmi les polluants les plus persistants au monde. Un autre problème réside dans la fréquence des conclusions scientifiques contradictoires entre la recherche universitaire et les tests règlementaires [ 24, 25 ].

En outre, l’utilisation et le recyclage malhonnêtes (non déclarés) de produits pétrochimiques dans les pesticides [ 26, 27 ] souvent effectués sans évaluation toxicologique appropriée des mélanges ni déclarations transparentes sont devenus un problème répandu, exacerbant les risques environnementaux et de santé publique.

La toxicologie des pesticides et des plastifiants contamine toutes les formes de vie actuelles

Les formulations de pesticides, telles que vendues et utilisées dans l’environnement, n’ont jamais fait l’objet de tests à long terme sur les mammifères par l’industrie. Les seuls tests de ce type ont été réalisés par des chercheurs universitaires dans le cadre d’études indépendantes [ 28, 29 ], et ce, même pour un seul pesticide, malgré les obligations légales imposant des tests sur les formulations. Ces tests auraient dû être menés, comme l’a récemment réaffirmé la Cour de justice de l’Union européenne [ 30, 31 ]. Le même problème se pose pour les plastifiants qui, comme indiqué précédemment, sont également des dérivés du pétrole. On pourrait arguer qu’une exposition prolongée à des produits formulés intacts dans l’environnement réel est improbable, en raison de diverses conditions susceptibles d’entraîner la dissipation et la dégradation des composants. Cependant, par exemple, une étude de biosurveillance menée aux États-Unis a détecté la présence du tensioactif pesticide polyoxyéthylène tallow amine (POEA), couramment utilisé dans les herbicides à base de glyphosate commercialisés aux États-Unis, dans l’urine de femmes enceintes ; ce tensioactif est également utilisé dans d’autres pesticides et produits [ 32 ]. De plus, l’argument de la dissipation et de la dégradation ne s’applique pas aux déchets pétroliers, aux métaux lourds et aux nanoparticules de plastique présents dans les pesticides.

Les essais règlementaires à long terme ne portent que sur les principes actifs purifiés et isolés des pesticides. Ils ne sont pas réalisés sur les formulations commerciales complètes telles que vendues et utilisées en agriculture. Or les pesticides sont toujours appliqués sous forme de formulations qui se sont révélées au moins 1 000 fois plus toxiques que le principe actif seul, aussi bien lors d’études à long terme que même après quelques jours in vitro [ 33 ].

Pour illustrer l’insuffisance de cette approche, prenons l’exemple d’un seul type de pesticide : des études récentes sur l’écotoxicité terrestre et aquatique des herbicides à base de glyphosate ont montré que, dans la majorité des cas, la toxicité des formulations dépasse celle du glyphosate seul. Ces études concluent que leur utilisation intensive et continue « ne peut être considérée comme écologiquement durable » [ 34 ]. Toutes les formes de vie sont exposées aux formulations, et non à l’ingrédient actif isolé déclaré. Or l’exposition aux herbicides à base de glyphosate a été associée à de nombreux effets néfastes sur la santé, notamment la cancérogénicité, des troubles hépatiques, des syndromes métaboliques et des effets sur la reproduction et le système endocrinien [ 35 ]. Pour des raisons éthiques, il serait préférable, afin d’épargner la vie animale, de ne tester que le principal produit commercial existant, qui est toujours un mélange, plutôt que de tester un seul de ses composants isolés. Les évaluations règlementaires se limitent généralement à des tests à court terme sur les formulations, réalisés par les entreprises chimiques et restreints à l’exposition cutanée et oculaire. Cette approche est à la fois juridiquement insuffisante et scientifiquement inadéquate pour l’homologation des pesticides. Or ces tests sur les animaux restent les seuls réalisés sur les formulations. De même, aucune étude toxicologique à long terme n’a été menée sur les plastifiants. Par exemple, pour le flufénacet ou d’autres substances prétendument actives (dont certains de ses métabolites, comme les PFAS, pourraient être présents), les formulations modèles n’ont pas été testées in vivo sur le long terme. Les conclusions relatives à l’innocuité ont donc été déduites d’un cadre théorique, lui aussi opaque et non scientifiquement accessible en raison du secret qui entoure les données brutes.

Ce secret s’étend à la composition chimique complète des formulations, aux données bioanalytiques brutes issues des études toxicologiques sur les animaux de laboratoire, et même aux protocoles d’étude détaillés. Nous sommes donc contraints de nous fier aux résultats rapportés concernant les critères d’évaluation, résultats que les expériences indépendantes contredisent. Une telle opacité s’apparente davantage à une pratique industrielle ritualisée qu’à une norme scientifique. Ce manque de transparence et les fraudes scientifiques ont été mis au jour devant les tribunaux américains. Ces faits ont été documentés dans les « Monsanto Papers » (2016), révélés lors des poursuites judiciaires intentées contre l’entreprise, qui ont abouti à des condamnations unanimes pour fraude par des jurys populaires après de longs procès. L’affaire s’est conclue en faveur de 100 000 patients, et d’autres encore, qui ont établi un lien entre l’exposition aux herbicides à base de glyphosate et leurs cancers [ 36, 37, 38 ]. Bayer, qui possède désormais Monsanto, a été condamné à verser plus de dix milliards de dollars d’indemnités. Pourtant, les produits sont toujours commercialisés dans le monde entier. De même, la toxicité des PCB a été délibérément dissimulée pendant des décennies, tout comme celle des PFAS, qui ont récemment fait l’objet d’une importante couverture médiatique. Si certains produits ont été retirés du marché, le manque de transparence persiste et ne se traduit jamais par la publication des données toxicologiques brutes.

On peut donc conclure que des pesticides sont effectivement commercialisés illégalement. Scientifiquement, il est désormais bien établi que la toxicité chronique peut être plusieurs milliers de fois supérieure à la toxicité officiellement évaluée du seul principe actif déclaré, en raison de la présence d’excipients non déclarés.

Malgré cela, les seuils de toxicité légaux pour les principes actifs isolés restent le principal critère d’évaluation de la sécurité des produits commercialisés. Cette pratique, en vigueur depuis la Seconde Guerre mondiale, est encore largement acceptée par les scientifiques, les professionnels de la santé, les autorités règlementaires, les journalistes et les défenseurs de l’environnement. Ce problème a des implications scientifiques majeures. Les valeurs toxicologiques de référence, telles que la dose sans effet nocif observé (DSENO) et la dose journalière admissible (DJA), sont principalement déterminées par des expériences menées par les fabricants. Dans certains cas, des scientifiques indépendants vérifient ces valeurs, mais les tests sont effectués sur des composés chimiques isolés, purifiés et quantifiés, comme le glyphosate (G) dans le cas des herbicides à base de glyphosate (GBH), qui sont les herbicides les plus utilisés au monde.

Cependant, dans la pratique, ce sont les formulations à base de GBH – et non le glyphosate pur – qui sont utilisées sur le terrain et dans les milieux naturels. Des études ont montré que les formulations à base de GBH présentent une toxicité 1 000 à 100 000 fois supérieure à celle du glyphosate seul, aussi bien in vitro [ 39 ] qu’in vivo [ 28 ]. La tumorigénicité et la cancérogénicité du GBH ont été récemment confirmées par une vaste étude à long terme [ 29 ]. Ce raisonnement s’applique également à d’autres pesticides [ 33 ].

Par conséquent, des tests de toxicité à long terme devraient être menés, par exemple, sur des formulations complètes de GBH plutôt que sur le glyphosate seul. Les valeurs actuelles de DJA, même après application du facteur de sécurité conventionnel de 100, restent largement surestimées. Pour refléter la réalité scientifique et la toxicité réelle des formulations, ces seuils devraient être réduits d’un facteur d’au moins 10⁵ à 10⁸. Ceci est particulièrement important car les formulations commerciales de pesticides sont les mélanges qui sont finalement mis sur le marché et rejetés dans l’environnement, et non seulement leurs ingrédients actifs isolés, comme expliqué précédemment. Le glyphosate représente environ 40 % de certaines formulations commerciales utilisées ; ainsi, les données sur la pulvérisation de pesticides ne prennent pas en compte au moins 60 % des quantités appliquées, ce qui, combiné à des données nationales et internationales déjà largement sous-estimées, donne une image totalement faussée des applications mondiales de pesticides et de leurs impacts [ 40 ].

Il est établi depuis des décennies que les pesticides et les plastifiants ont des effets secondaires non intentionnels sur les espèces non cibles [ 14 ], et ces effets sont désormais bien documentés, notamment pour les pesticides [ 41 ]. Dès les années 1950, on savait que les pesticides étaient contaminés par des résidus de pétrole, mais ce n’est que récemment que ces résidus ont été pleinement caractérisés comme des sous-produits non déclarés des déchets des tours de distillation du pétrole [ 27 ]. Nous regroupons les pesticides et les plastifiants pour plusieurs raisons : les pesticides, comme les plastifiants, sont dérivés du pétrole ; aucune étude à long terme in vivo n’est menée par les demandeurs d’autorisation de mise sur le marché du produit tel que vendu et utilisé ; de plus, des résidus de pétrole et des plastifiants ont été retrouvés dans des formulations de pesticides [ 42 ] ; et des plastifiants, même sous forme de nanoparticules, ont été autorisés dans les pesticides.

Pourquoi les formulations sont plus puissantes et nocives que les ingrédients actifs déclarés pris individuellement

Les formulations de pesticides sont conçues pour pénétrer les barrières biologiques, telles que les cuticules végétales, les exosquelettes d’insectes et les membranes cellulaires [ 42 ]. Contrairement aux principes actifs déclarés, qui peuvent avoir des modes d’action spécifiques, les formulations interagissent avec les organismes de manière diverse et imprévisible. Elles peuvent affecter les champignons, les bactéries (qu’il s’agisse du microbiote intestinal symbiotique ou des pathogènes) et les cellules humaines par des mécanismes qui ne peuvent pas toujours être expliqués par un seul modèle toxicologique uniforme.

Les analyses par spectrométrie de masse de formulations de pesticides disponibles dans le commerce ont révélé la présence de centaines de composés non identifiés, répartis selon des courbes gaussiennes [ 43 ]. Cela confirme que les adjuvants non seulement sont nombreux et variables, mais qu’ils contiennent également un mélange de résidus chimiques industriels, dont beaucoup sont toxiques et proviennent de déchets pétroliers – et ils ne sont pas déclarés. Cette toxicité a été observée lors d’études de toxicité placentaire humaine [ 44 ]. Ce constat est valable pour de nombreux pesticides, tels que les néonicotinoïdes, ainsi que pour d’autres fongicides [ 33 ]. Par conséquent, se fier à la DJA d’un ingrédient actif purifié et déclaré est scientifiquement erroné, bien qu’elle demeure la référence toxicologique standard.

Fraudes et défaillances règlementaires dans les évaluations des pesticides

Outre les méthodologies d’essai défaillantes, les déclarations frauduleuses compromettent davantage les évaluations toxicologiques. L’inadéquation des cadres règlementaires pour évaluer les effets toxiques chroniques a été confirmée par des études omiques réalisées sur des organismes vivants [ 45, 46 ] par des chercheurs indépendants, ces études ayant révélé des toxicités non déclarées et leurs mécanismes.

Ce problème ne se résume pas à la simple solubilité de la substance active déclarée, même si cette hypothèse a déjà été avancée. Dans un pesticide, la substance active déclarée est mélangée à de nombreuses autres substances, connues ou inconnues, ainsi qu’à des adjuvants déclarés ou non, formant ce que l’on appelle la formulation. Il a été démontré que toute formulation contient des coformulants qui, dans certains cas, peuvent être plus toxiques que la substance active déclarée elle-même. L’hypothèse selon laquelle la substance active déclarée serait le composant le plus toxique est donc inexacte.

De plus, les adjuvants et les excipients présentent souvent une toxicité non évaluée, qu’ils soient utilisés seuls ou en mélange. Les évaluations toxicologiques à long terme réalisées par l’industrie, les organismes de règlementation et les agences internationales de sécurité demeurent insuffisantes, ce qui engendre d’importantes incertitudes quant à la composition et à l’innocuité des pesticides. De nombreuses formulations contiennent des composants non déclarés, dont certains sont même inconnus des autorités règlementaires en raison du secret industriel et des modifications constantes apportées aux lots commerciaux [ 27 ].

Métaux lourds et dérivés du pétrole dans les pesticides

Il est désormais évident que le G n’est pas le principal, ni même le seul, composant toxique actif des formulations GBH, même chez les plantes [ 47 ]. De nombreuses formulations contiennent des métaux lourds et des métalloïdes, notamment de l’arsenic, du nickel et du plomb [ 47 ], provenant d’adjuvants dérivés du pétrole. Même à faibles concentrations, ces éléments exercent des effets toxiques combinés et peuvent également agir individuellement, mais ils ne sont pas pris en compte dans les évaluations règlementaires standard.

Parmi les autres composés fréquemment présents dans les formulations de pesticides figurent les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), qui sont des résidus pétroliers. Les propriétés pesticides des HAP sont reconnues depuis 1787, et leur toxicité et leur cancérogénicité depuis 1953 [ 27 ]. Malgré cela, leur présence dans les formulations de pesticides a été largement négligée lors des évaluations règlementaires.

La toxicité réelle des formulations de pesticides peut être bien supérieure à celle reconnue actuellement par les évaluations règlementaires. De plus, le manque de transparence, les déclarations frauduleuses et la présence de produits chimiques industriels non divulgués compromettent davantage la sécurité de ces produits.

Comme expliqué précédemment, une approche scientifiquement rigoureuse de la règlementation des pesticides devrait inclure des essais complets et à long terme sur des formulations commerciales complètes à des concentrations pertinentes pour l’environnement, plutôt que sur des principes actifs isolés. Cette approche serait également plus éthique. Tant que de telles réformes ne seront pas mises en œuvre, la toxicité des pesticides continuera d’être largement sous-estimée, car elle n’est pas évaluée en fonction de sa réalité, ce qui met en danger la santé humaine et les écosystèmes.

Quelles sont les solutions ?

Dans l’intervalle, une approche de précaution s’impose. Selon nous, pour les pesticides et plastifiants anciens déjà homologués, les seuils de toxicité devraient être abaissés pragmatiquement d’au moins un facteur 100 afin de tenir compte de la toxicité non évaluée des formulations, sans pour autant exiger de nouveaux tests sur les animaux. Pour les nouveaux pesticides, les autorités règlementaires devraient supprimer les tests sur les principes actifs isolés et exiger plutôt des tests sur les formulations commerciales complètes, ou au moins sur une formulation modèle réaliste reflétant l’exposition réelle. Les tests traditionnels sur les principes actifs sont inutiles, coûteux et reposent largement sur l’expérimentation animale, qu’il convient de minimiser. Le mécanisme de toxicité de chaque molécule relève de la recherche scientifique et non uniquement des préoccupations règlementaires. Or les agences règlementaires n’ont jamais imposé de tests toxicologiques complets à long terme sur les formulations commerciales complètes de pesticides, même pour certaines formulations modèles. Cette lacune est largement imputable au lobbying de l’industrie, comme nous l’avons constaté, qui vise à masquer la véritable toxicité des pesticides et à bloquer les réformes nécessaires en toxicologie. Un débat récent porte sur le facteur d’évaluation ou d’allocation des mélanges (FEM), un outil utilisé dans l’évaluation des risques pour tenir compte des risques potentiels associés aux effets combinés des mélanges chimiques. La question est toujours en discussion [ 48 ]. Mais notre proposition va bien au-delà.

La présence généralisée de polluants dans les aliments et l’environnement

Chaque espèce est exposée non seulement aux formulations commerciales complètes de pesticides, mais aussi à un mélange complexe de polluants industriels. Parmi ceux-ci figurent des résidus de pesticides, des plastifiants de différentes tailles (y compris des nanoparticules utilisées dans les adjuvants), des métaux lourds, des métalloïdes, des additifs, des conservateurs et des produits chimiques dérivés du pétrole. Ces résidus industriels persistants se sont accumulés rapidement au cours des dernières décennies, contaminant toutes les formes de vie à mesure qu’ils se dispersent dans l’environnement, participant au développement de maladies environnementales chroniques, notamment endocriniennes et nerveuses [ 49 ], et agissant comme des « spams » (à l’instar des messages électroniques) ou des inhibiteurs des communications cellulaires.

Des études récentes soulignent l’impact concret de ces mélanges chimiques [ 50, 51 ]. Leurs effets à long terme dépassent largement la simple somme de leurs toxicités individuelles. Cet effet complexe de synergie pourrait expliquer l’augmentation des maladies chroniques chez l’humain, l’animal, les plantes, le microbiote et même les écosystèmes microbiens, contribuant ainsi à une grave perte de biodiversité, également connue sous le nom de sixième extinction de masse [ 52 ].

Par exemple, il a été démontré que les communautés microbiennes sont perturbées par l’exposition à des mélanges de pesticides, de métaux lourds et d’autres produits chimiques industriels, ce qui pourrait par la suite modifier leur structure et favoriser des espèces résistantes ou nuisibles, ainsi que promouvoir la prolifération d’agents pathogènes opportunistes et/ou de bactéries résistantes aux antibiotiques [ 53 ].

La présence persistante de ces substances chimiques dans l’environnement exerce une pression de sélection, incitant les bactéries à développer des mécanismes de résistance et affectant négativement l’immunité des macro-organismes. De ce fait, les écosystèmes microbiens deviennent moins diversifiés et les pathogènes résistants aux antibiotiques se propagent plus rapidement (même si ce processus est également influencé par d’autres phénomènes), menaçant non seulement la biodiversité, mais aussi la santé publique [ 54 ].

La nécessité d’un changement de paradigme dans la règlementation des pesticides

Les pesticides les plus utilisés au monde, tels que les benzimidazoles, sont au cœur des débats sur tous les continents. Cependant, ils ne sont pas la seule source d’inquiétude. D’autres pesticides dangereux, comme les néonicotinoïdes, doivent également être réévalués. S’attaquer à ce problème permettra de redonner à la santé humaine et environnementale toute la place qui lui revient, en intégrant la sécurité alimentaire, la qualité des sols et de l’eau, la biodiversité et les fonctions écosystémiques. Cela favorisera également le développement de l’agroécologie comme alternative durable à l’agriculture intensive en produits chimiques.

Agroécologie : une voie pour réduire la contamination chimique

De meilleures approches sont possibles. La production alimentaire agroécologique, exempte de pesticides de synthèse, contient des niveaux significativement plus faibles de résidus de pétrole et de métaux, un fait étayé par des preuves scientifiques [ 5 ].

Au cours de ce siècle, l’agroécologie s’est révélée une alternative viable et résiliente, capable de garantir l’approvisionnement alimentaire mondial [ 55 ]. Des études montrent qu’une production alimentaire abondante et durable est possible [ 56 ], moyennant toutefois une réduction nécessaire de la consommation de viande et de poisson. De nombreuses pratiques agroécologiques permettent de réduire l’utilisation de pesticides. Par exemple, il convient d’adopter des technologies favorisant la biodiversité, telles que les cultures intercalaires, les cultures de couverture, la rotation des cultures, la gestion de la santé des sols, l’amélioration de leur fertilité, la riziculture-pisciculture [ 57 ] ou la riziculture-élevage de canards, afin de lutter biologiquement contre les ravageurs [ 58 , 59 , 60 ]. La permaculture [ 61 ] peut également réduire considérablement la dépendance aux intrants chimiques.

L’avenir de l’alimentation doit être repensé [ 62 ] afin de garantir la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté. Le développement agricole devrait privilégier la production d’une grande variété de légumes destinés à la consommation, plutôt que de promouvoir une agriculture industrielle, comme l’élevage intensif de porcs, de vaches et de volailles dans des usines et des parcs d’engraissement pour les pays riches et développés, qui contribue fortement au dépassement des limites planétaires. L’agriculture intensive accroît la pollution et la contamination des produits par des substances chimiques de synthèse, favorisant ainsi l’apparition de maladies chroniques.

En tant que scientifiques, nous demandons une évaluation complète et transparente de tous les polluants et pesticides avant leur mise sur le marché. Aujourd’hui, le fœtus est considéré comme une cible privilégiée pour les pesticides et autres polluants, qui se sont révélés être des acteurs clés de scandales sanitaires, sociaux, économiques, juridiques, environnementaux et éthiques à l’échelle mondiale. De plus, les effets transgénérationnels mettent en péril les générations futures. Il est temps que les politiques règlementaires s’alignent sur les connaissances scientifiques actuelles, afin que la santé humaine et la durabilité environnementale priment sur les intérêts industriels.

Références

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Disponibilité des données: Aucune donnée n’a été générée ni analysée au cours de cette étude.




1 commentaire:

  1. Pourquoi veulent-ils assassiner l'économie de la France ? Certainement parce qu'ils en ont reçu l'ordre !!! nous devons à tous prix devenir les vassaux des USA...

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Le monde de l’agriculture court à sa perte !!!..

  Par La rédaction de l'AIMSIB 09/11/2025 Face à un tel déferlement des pratiques sanitaires malfaisantes qui ne cessent de s’accumuler ...