« L’existence des exonérations de charges sur les bas salaires crée en réalité un plafond de verre : augmenter de 100 euros un salarié payé entre 1 et 1.3 SMIC coûte 400 à 600 euros à son employeur ».
Lisez et relisez ce sous-titre d’une tribune collective publiée dans Le FigaroVox par des entrepreneurs comme Loïc Le Floch Prigent et des économistes libéraux comme Olivier Babeau. Il résume bien le non-sens de nombreuses mesures fiscales proposées par les petits hommes gris de Bercy, et adoptée par des politiques ignares en économie.
Un des fondements du modèle de la société libérale est que le travail permet de vivre dignement de ses revenus, que travailler permet d’accéder à la propriété immobilière, d’épargner pour le futur et de s’élever dans la société. Or, en France, l’ascenseur social par le travail est bloqué, comme en témoignent la plupart des indicateurs. Nous possédons par exemple une des plus fortes parts de la population bloquée au salaire minimum, avec plus de 17 % des travailleurs Français payés au SMIC en 2023, contre 11 % en 2014, ce qui, d’après Eurostat, nous positionnait en 2018 au 22 e rang européen en la matière (juste avant la Bulgarie, la Roumanie, la Slovénie et la Pologne). L’existence des exonérations de charges sur les bas salaires crée en réalité un plafond de verre : augmenter de 100 euros un salarié payé entre 1 et 1.3 SMIC coûte 400 à 600 euros à son employeur d’après France Stratégie et conduit donc les employeurs à maintenir leurs salariés au SMIC.
Par ailleurs la mobilité sociale entre générations est nettement plus lente que dans les autres pays européens. Il faut six générations pour passer du premier décile de revenu au revenu moyen, contre deux dans les pays scandinaves, et quatre en moyenne dans les pays de l’OCDE ! Les Français qui travaillent ont souvent du mal à boucler les fins de mois, comme en témoigne l’accroissement du nombre de Français à découvert chaque mois (près d’un quart est à découvert dès le 16 du mois). Par ailleurs le revenu de ceux qui travaillent n’est, en relatif, pas suffisamment supérieur à celui de ceux qui vivent de la solidarité nationale pour justifier les contraintes liées à l’exercice d’un emploi. Au sentiment de déclassement s’ajoute ainsi celui de l’injustice, contribuant de fait à la paralysie économique et sociale que notre pays connaît aujourd’hui.
Sylvestre Brunaud
ce sont toujours les mêmes qui paient, rien n'' a changé depuis que le monde existe
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